Lancé en septembre 2024 par la filière française du vélo, le « Cyclescore » s’inspire d’indices connus du public, comme le Nutriscore ou l’étiquette énergétique, pour mettre en avant les bicyclettes les plus vertueuses d’un point de vue environnemental et sociétal. La note affichée, entre A et E, s’appuie autant sur le produit que sur ses conditions de fabrication.
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Se déplacer à vélo, oui, mais…
Troquer sa voiture pour un vélo, c’est bon pour la planète. C’est encore mieux s’il a été fabriqué dans le respect des droits humains, sans recourir aux énergies fossiles, avec des matériaux durables et sur le même continent que le lieu de vente. Peu de modèles remplissent aujourd’hui ces conditions et le prix reste le critère d’achat n°1. Néanmoins, les acteurs du secteur observent un intérêt croissant pour l’argument écoresponsable. C’est pourquoi la toute jeune filière française du vélo, créée en juin, a souhaité s’atteler en priorité au développement d’un affichage environnemental, avec l’aide de l’ADEME et d’AFNOR Normalisation. « Le Cyclescore a deux objectifs, explique Éric Boespflug, ingénieur du service Écoconception et recyclage de l’ADEME : informer les clients sur les qualités environnementales et sociétales des vélos neufs, afin que le prix ne soit plus la seule information valorisée en magasin ; et embarquer les acteurs du secteur dans une dynamique d’amélioration continue. Cet indice s’appuie en effet sur des indicateurs bien définis, qui sont autant de leviers que les fabricants et assembleurs peuvent activer pour réduire l’impact de leurs produits. »
Un score, deux échelles
L’indice affiché par le Cyclescore, qui va de A à E, est donné suivant un système de points. Il s’agit d’une traduction simplifiée de la note obtenue par le vélo sur 100 points. Or cette note résulte de l’addition d’une note environnementale et d’une note sociétale, toutes deux sur 50 points.
Le volet écologique évalue cinq grandes thématiques :
- la nature des matériaux utilisés pour fabriquer le cadre du vélo ;
- le mix énergétique du pays dans lequel ce cadre est usiné ;
- le souci apporté à la durée de vie du vélo (existence d’une garantie, capacité des pièces à être réparées ou remplacées en cas de défaillance…) ;
- la distance entre les pays d’origine des composants et le site d’assemblage ;
- la distance entre le site d’assemblage et le point de vente.
Pour les vélos à assistance électrique (VAE), s’ajoute un sixième axe : le type de batterie installée.
La note sociétale, porte sur les conditions de travail dans les sites de fabrication, mais aussi sur la capacité de ces derniers à tracer l’origine de leurs produits. Elle évalue les politiques de l’entreprise selon cinq grands axes :
- la conformité aux règles de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) ;
- l’égalité femme/homme ;
- les efforts d’inclusion des personnes handicapées et des apprentis ;
- l’encouragement des salariés à adopter des mobilités durables et partagées ;
- le bilan carbone du site.
Une certification ouverte à tous
La démarche est volontaire. Et, parce qu’elle s’appuie sur des critères atteignables, elle est accessible à tous les fabricants, assembleurs et metteurs sur le marché, quelle que soit leur taille. Pour preuve, la meilleure note a été obtenue par le vélo que produit artisanalement une association ardéchoise, Les Clipains Salamandre, à partir de composants d’occasion ou approvisionnés localement.
La Manufacture française du cycle (MFC), qui assemble ses vélos en Loire Atlantique, a aussi vu deux de ses modèles Nakamura, l’un musculaire et l’autre électrique, obtenir la note A. Cette note reconnaît leurs vertus mais aussi celles de l’entreprise : cadres en aluminium garantis plus de dix ans, peinture en poudre recyclé, effectifs comptant entre 6 et 10 % de personnes en situation de handicap, index d’égalité femme/homme supérieur à 90 %… « Nous attendons maintenant que les aides à l’achat soient conditionnées à l’obtention d’un Cyclescore A, insiste David Jamin, directeur de la MFC. Cela aiderait à tirer le marché vers des produits à plus haute valeur écologique et sociétale. »
Appel pour des vélos made in France
L’appel à projets « Industries du vélo » est ouvert à tous les projets susceptibles de renforcer la compétitivité, la souveraineté, l’innovation et l’investissement dans la filière française du vélo. Il vise à soutenir la relocalisation des lignes de production. Date limite de dépôt des dossiers : le 9 décembre 2024.
Répondre à l’appel à projets « Industries du vélo » de l’ADEME.